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jeudi 11 novembre 2010

Des offres monétaires indécentes !

La Centrale des syndicats du Québec (CSQ) et la Fédération des intervenantes en petite enfance du Québec (FIPEQ-CSQ) qualifient d’indécentes les offres monétaires faites par le gouvernement à ses responsables d’un service de garde en milieu familial, puisqu’elles contribuent à maintenir l’état d’exploitation que subissent ces travailleuses depuis 13 ans et ne suffisent pas pour élever leurs revenus au-dessus du salaire minimum.
Telle est la réaction de la CSQ et de la FIPEQ-CSQ à la suite du dépôt effectué le mardi 9 novembre par les représentants du gouvernement de ces offres monétaires à l’intention des 13 000 RSG affiliées à la Centrale et à la Fédération, et ce quelques heures à peine avant le déclenchement d’une grève générale de 24 heures des RSG dans l’ensemble des régions du Québec.
« Les offres monétaires sont extrêmement décevantes et je me désole de constater que la ministre de la Famille, Yolande James, ait pu penser que cela serait suffisant pour convaincre ces femmes, qui se battent depuis des années, de mettre fin à leurs moyens de pression. La ministre aurait intérêt à écouter le cri du cœur de ces femmes si elle veut effectivement en arriver rapidement à un règlement dans ce dossier », lui recommande la vice-présidente de la CSQ, Mme Louise Chabot.
L’offre en trois points
Essentiellement, l’offre gouvernementale se divise en trois points.
  • · Le premier point touche l’allocation de base, qui inclut les salaires et les dépenses, et qui se chiffre présentement à 19 $ par jour par enfant. Le ministère propose de l’augmenter à 19,48 $, soit une hausse de 48 cents par jour par enfant. « Ce montant est d’autant plus ridicule qu’il faut se rappeler que jusqu’au 1er avril 2008, le gouvernement haussait automatiquement, à chaque année, de 50 cents par jour par enfant cette allocation. Une augmentation qu’il a suspendue sous prétexte que les RSG étaient en négociation. Mais si cette hausse automatique s’était poursuivie, ces femmes seraient actuellement à 20 $ par jour par enfant, ce qui est même supérieur à l’offre actuelle qui leur est faite », dénonce Mme Chabot.
  • · D’autre part, pour ce qui est du deuxième point, soit les fermetures subventionnées liées aux jours de vacances, jours fériés et congés de maladie, le gouvernement offre 1,44 $ par jour par enfant. Les RSG ne reçoivent aucun montant pour ce point actuellement.
  • · Le troisième point est celui des protections sociales pour lesquelles les RSG, qui n’ont droit à rien pour l’instant, recevraient un montant de 3,89 $ par jour par enfant.
Un important écart entre l’offre et les demandes syndicales
Au total, le gouvernement offre donc de faire passer sa subvention qui est de 19 $ par jour par enfant à un montant de 24,81 $, ce qui demeure bien en deçà de la demande de la CSQ et de la FIPEQ-CSQ qui se chiffre à 31,82 $ par jour. Il faut bien préciser que ce montant n’inclut que la part assurée par le gouvernement et exclut la participation de 7 $ par jour par enfant versée par les parents. « Il y a donc un important écart de 7 $ l’heure qui nous sépare du gouvernement », précise Mme Chabot.
Une offre monétaire gênante pour le gouvernement de Yolande James.

Pour sa part, la présidente de la FIPEQ-CSQ, Mme Sylvie Tonnelier, renchérit dans le même sens en se disant sidérée par une offre si peu généreuse de la part d’un gouvernement qui finance depuis 13 ans une bonne partie de son réseau public de services de garde en exploitant le travail de ces milliers de travailleuses.
« Pour un gouvernement qui, depuis 13 ans, a économisé, année après année, des centaines de millions $ sur le dos de ces travailleuses, l’offre monétaire de Yolande James est vraiment gênante. Elle aurait intérêt à se rappeler que les revendications de ces femmes sont légitimes et que son gouvernement ne peut guère les ignorer parce qu’il a accumulé une grosse dette à leur égard par la façon qu’il les traite depuis trop longtemps », conclut Mme Tonnelier.

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